mardi 26 septembre 2017

et toi, où es-tu?

T'as oublié
tes sourires
nos balades, ces après-midi
t'as oublié
quand tu élevais la voix
je le regrette presque
ce visage
et toi,
tu ne retiens
que ce qui te ronge
tu appartiens à la nuit
plus qu'à tes songes
t'as oublié
ces fêtes, ces tables
un peu trop remplies
ces minutes de soleil
allongée, en juillet, à midi
t'as oublié
tes lignes de fuite
des horizons, des perspectives
tu t'enfouis à l'oraison
funeste sursis
tu plonges dans ce brouillard
qui t'appelle,
tu essuies
les ardoises, les souvenirs
...mon enfance aussi
t'as oublié
aujourd'hui, hier
tes deux mains, recouvert
par ce voile d'éther
j'étais ici, hier
aujourd'hui sûrement
moins qu'hier
je me ronge à mes idées
je me range à cette idée
que tu as oublié
ici et tous ces hivers
je n'arrive même pas à en pleurer
je laisse cela à tes prières
que tu invoquais naguère
t'as oublié tes fleurs, tes merveilles
que tu dépoussiérais
des jours et des heures
à les rendre pareilles
à tes envies d'enfance,
un éclat à la commissure de tes lèvres
tu tournais les pages, ces images
ces printemps, ces rivières, ensemble
qui t'émouvaient à ne plus savoir qu'en faire
maintenant tu restes immobile
figée derrière ce miroir
où tu te destines
brisée par le temps et cet enfer
pour quelques cassures, tes nerfs ivresse génétique ou que sais-je
envoient tout valser, méandres,
circonvolutions
ablation d'envie
ires neurasthéniques
t'as oublié
l'idée même d'oublier
pour vivre un peu
et aimer beaucoup
t'as oublié ces petits grains
ces petits riens
qui me berçaient
ce petit grain
cette voix, ce petit rien
qui me rassurait
et de tout ça, je ne sais plus quoi en faire
quoi faire
car moi
je ne peux l'oublier
non l'ombre devenue
mais celle qui était
la première femme de ma vie.

jeudi 21 septembre 2017

Aussi

Je reste appuyé
sur mes idées,
contre mes pensées
je vagabonde au fil du goût de tes lèvres
sur ma peau
le soleil est bas, le soleil est beau
l'audace ne me convenait pas
alors tu es venue à moi
comme ça
au détour d'un trottoir
ce jour là, comme toujours
il pleuvait
et je restais appuyé
sur mes idées
contre mes pensées
vagabondes,
fuyantes, effrayées
effaré par le feu de tes paupières
je contournais mes sentiments
c'était la vie, c'était l'amour
j'en convenais
et malgré tout
je restai appuyé
sur mes idées
contre mes pensées
j'étais un peu gauche, un peu extrême
tu en souriais
je m'en souvenais
une larme dans chaque pore
convolais dans chaque port
où je m'étalais
ivre de ces secondes
où le roulis de ton image s'écroulait
sur la grève de mes passions
ivre, malhabile, maladroit
je restais gauche
appuyé
sur mes idées
contre mes pensées
déjà toute une vie
sur ce simple échange
je vivais une demie-vie
dans tes bras, dans ton lot
à faire des plans, vivre sur une comète
à dépenser mon temps sur ta planète
une vie, si tant, et toujours trop peu
tant est si peu qu'il m'en faut peu pour autant
cette poignée de secondes
accroché à ma solitude
mes poignées liés s'en sont allés
me laissant seul
moi, toi, ton ombre et tes habitudes
envolées mes idées
à ne plus penser
j'étais beau, j'étais bien
tu as tourné dans cette rue
la pluie m'a reveillé
j'ai songé sous cette averse
à verser dans le plaisir de la vie
alors j'ai souri
et je le sais toi aussi
puis j'ai pleuré
c'est ça aussi
la vie.

mardi 19 septembre 2017

Amours vagabondes

Rappelle toi cette fable

Nos lèvres inséparables

N'attendant pour se séparer

Que la certitude de se retrouver

Dans les rues d'ailleurs ou d'ici

Au hasard de nos folies

Au pied d'une église inconnue

Nos âmes jumelles portées aux nues

Suivant à la lettre les préceptes d'Epicure

Au fond d'un train ou d'une salle obscure


Rappelle toi mon âme

Combien de joies combien de larmes

S'éparpillent et se confondent

Le long de cette route vagabonde

Seule au monde sur toi seule fermée

Mon âme où veux tu encore aimer

Trouveras tu encore le meilleur

Dans les rues d'ici ou d'ailleurs

Entendras tu ces notes d'espoir

Pour te guider mon âme aveugle dans le noir


Rappelle toi encore

Le goût Le plus fort

Quand plus rien n'existe au monde

Que le bonheur de ces secondes

Chaque jour au temps volées 

Songe que demain tu sauras t'envoler

Rire de ces blessures humaines

Toutes marquée du sceau de l'hymen

Jeter les tristesses au caniveau

Pour vivre et rêver de nouveau


Auteur : Nairolf

samedi 9 septembre 2017

Morituri

Quand plus rien en toi ne respire

Quand vient le noir et même pire

Quand ni l'alcool ni le sexe ne viennent combler

Ces manques et ces absences cumulées

Crie à t'en broyer les tripes

Fais du vide ta patrie

Meurs à tout ça


Quand les détails prennent tant de place

Quand plus rien vraiment ne te délasse

Quand toutes les routes aperçues

Résonnent comme voies sans issue

Élève-toi vers les cieux

Enterre-toi a qui mieux mieux 

Meurs à tout ça


Quand les ombres dansent dans tes rêves

Quand chaque nuit les maux t'assaillent sans trêve

Quand tes gestes hésitants n'apportent rien

Rien d'autre que faux espoirs enfin rien de bien

Erige en ton sein une muraille

Adopte la posture du samouraï

Meurs à tout ça


Auteur : Nairolf

mercredi 6 septembre 2017

Dis moi que tu dors

Dis moi que tu dors encore

Que tes yeux fermés sur ma vie

Ne sont que bonne nouvelle

Que repos salvateur

Dis moi même en rêve

Que tu dors

Encore


Brise ce silence insoutenable

Reviens moi comme si de rien n'était

Les yeux ensommeillés

Mais rieurs toujours rieurs

Complices de notre avenir

De nos projets 

De nos envies


Dis moi que tu dors encore

Berce moi de tes mains

Caresse moi de tes mots

Reprenons juste comme avant

Avant ce silence

Injuste

Improbable


Dis moi que je dors aussi

Réveille moi de ce cauchemar

Même en sursaut

Serre moi et emmène moi ailleurs

Là où le repos m'attend

Et au milieu de tes échos

Dis moi que tu dors


Auteur : Nairolf