dimanche 30 avril 2017

Dis

Dis,
pourquoi je sers
pourquoi tu m'serres
quand je suis entre tes mains
Dis
à quoi ça sert
à quoi je sers
quand je suis entre tes reins
Fuis
et puis espère
et puis, sincère
on s'en remet au lendemain
Fuis
cette galère
cette gravière
on s'en remet à la roue, son dessein
Dis
pourquoi comprendre
pourquoi s'reprendre
autant s'arracher de ce cimetière
Dis
pourquoi cette Terre
pourquoi cette sphère
autant s'envoyer en l'air
Fuis
ce n'est plus un mystère
ce n'est pas que j'en sois fier
me laisseras-tu en ton sein
Fuis
ne regarde pas hier
ne regarde pas en arrière
te lasseras-tu sur mon chemin.

dimanche 23 avril 2017

Entre deux

Entre deux sommeils,
deux temps apposés
je volais quelques secondes de ton corps
à mon regard défendant
à la nuit qui t'emmenait
à ces jours qui t'emportaient
je n'oubliais pas chaque courbe
chaque ombre qui se dessinait
je ne voulais me rendormir
je n'osais me réveiller
alors je me terrais dans les replis de ces draps
où tu m'as accueilli
je t'observais, je t'épiais, je te songeais
je t'aimais dans cette immédiateté de l'instant
puis je fermais les yeux
et doucement
comme à chaque fois
je sortais de cette torpeur lascive
où je m'espérais
ivre de ta présence
puis, dans un silence sourd
je me réveillais.

samedi 1 avril 2017

Memori index

Je te remémore
je te soupçonne
comme un lointain souvenir
que ma propre conscience n'ose éveiller
je te sais l'inaccessible
je te sais l'interdit
comme lorsque nous déambulions enfants
dans ces couloirs que nous croyions trop grands
trop sombres, avec ces hauts murs, remparts
contes, légendes et vaillance profane
qui me faisait déjà défaut
comme maintenant, quand mon souffle esquive ton ombre
mes digitales veulent encore percevoir ta présence
avant que ne se dissipe tes arabesques primesautières
qui à l'innocence de mes premiers atermoiements
te confondaient en supplice
et signifiaient mes impérities
je te remémore
je tente de m'en convaincre
ces interdits,
ces livres qu'on n'osait lire
ces courages qu'on n'osait éprouver
ces portes qu'on n'osait franchir
ces paroles qu'on osait éreinter
tout était trop
et cependant pas assez
des tonnes, des minutes, des idiomes

nous voulions tout terrasser, tout construire,
de tous nos corps, notre force,
bruire
alors que c'est nous-mêmes que nous tenions à vaincre,
à fuir.. à périr
l'inexpérience a ce prix et cette merveille tout à la fois
ce luxe de l'inconnu, dedicace de
l'ingénuité de nos premiers printemps
je te remémore
je tente de ne pas t'oublier
je tente de te souvenir