samedi 28 décembre 2013

Ce que tu es

Le jour est venu
Ce jour que tu attendais
Que tout ton être réclamait
Alors vas y laisse toi envahir
Laisse toi aller 
Deviens ce que tu es

Parfois ça brille parfois c'est moche
Mais c'est en toi
Ces ailes noires oui c'est bien toi
Tu les déploies et tu la sens
Cette liberté de devenir 
Et d'être enfin ce que tu es

Vivre plus fort vivre plus vrai
Autant de rêves que d'espoirs
Aucun regret sur cette voie
Puisque chaque pas te révèle
Chaque geste t'accomplit
Et fait de toi ce que tu es

Oubliées tes anciennes vérités
Si facilement tombées quand le jour
S'est levé sur toi
A posé ses mains sur ton dos
A glissé dans ton âme 
La clef de ce que tu es

Auteur : Nairolf

dimanche 22 décembre 2013

aux larmes ex-cetera

pas besoin
pas besoin d'perdre la boule
pour un père qui manque
j'te vois
j'te vois et j't'entends
tu mendieras tant
à la balle
à la balle du faux-cul
bang bang, tu siffleras deux fois
artère
artère, ventre contre sol
sol et contre tous
mirage
mirage à gauche, à droite
tu t'plantes, fossé, faussaire
d'en haut
d'en haut, tu tombes haut
l'histoire s'écrit, ces cris se livrent

aux larmes ex-cetera

vendredi 20 décembre 2013

Les heures sombres

Tout est noir
Tout est noir à l'intérieur
De ma tête
Ailleurs
De mon cœur

Comme aveugle
Et sourd
Je tâtonne
Je cherche
Je foisonne
Je m'abandonne
À ces tourbillons qui m'emportent
Qu'ils m'assomment et m'oublient
Sur cette plage
Déserte

Tout est noir
Ce soir
Ces heures s'allongent
Déploient chaque minute
Comme d'innombrables pièges
Je trébuche
Je me relève
Je m'écroule
Sur la grève

Silence

Silence et paix
Je les appelle
À me fuir 
À fuir ma guerre intérieure
Ce volcan ténébreux
À la puissance infinie

Tout est noir
Il est l'heure
De me noyer
De m'oublier
Pour toujours
Et de partir
Loin
Là où tout est noir

Auteur : Nairolf

dimanche 15 décembre 2013

post-it / post-her

une cigarette
grillée
vie, évitée, évaporée, fumée
hardi, ardu,
toi
toi
regard,
ardemment, désirée

soleil, sous toi, soumis
souvenir, payé comptant
compter, amis, amantes, aimante
émus, émis, billet
d'humeur, d'amour, d'odeur

atteindre, attendre, des cimes
décimer, dessiner, un chemin, une croix
croyance, désarmée, décharnée, départ
autres jours, autant, autres mœurs
de morts, d'humeur, d"amour
demeurer, emmurer, murmurer

secret, chagrin, chacun
échange, phone, fleur, fluide
sourire, soupir, séduire, s'enfuir
tambour, battant, cœur, battu
fissure, figure, regard, goguenard
vérité, éhonté, mensonge, mérité

tourne, sourde, complainte, plainte
sol, seul, tête, basse, bois
guitare, si tôt, si tard, flotte
air, ode, note, plaire
excuse, exquise, muse, éprise
sans toit, sans toi
homeless, homme-laisse
Ombre, hombre, fantôme, môme

des mots
brûlés
vie, évidée, vaporeuse, fumeuse
sans sens, sans danse, sentence
sans toi
sans toi
hardi, ardu
regard
ardemment, désirée

jeudi 5 décembre 2013

le guide

aucune pore ne s'attache
de ma peau, au soleil de ton derme
je suis froid comme ce silence, apache
allumer ce feu est dur, cette paix vaine
pourtant une ombre aux digitales, charnelles
s'immisce dans mon intime, approche furtive
une main vers la mienne, quel cauchemar, si belle
une bouteille, non amère, une missive
une bulle pour ce noyé errant
gesticulant ces pensées au panthéon des éternels
un oubli, un regret, un tour vers le passé, passant
toutes mes convictions finalement
jetés aux oubliettes, aux oubliettes
par ce geste anodin et insidieusement divin
une paume recouvrant une main, offerte
me voilà convié en son sein
ombre aux idées noires scalpées
le vent , hurricane, à changer de direction
vers tes opalines, je me perds, dévoyé
mon visage, au creux, quelle douce maison

dimanche 1 décembre 2013

celui qui suit

le soleil est bien bas
dans ma brume je ne sais où me situer
ma montre est cassée depuis bien longtemps
remonter les aiguilles ne serviraient qu'à les planter dans mon bras

j'me casse, j'me cogne
et j'encaisse

pas besoin de rouler sa bosse
pour défigurer ma trogne
j'me ravage depuis tant et tant
sans aucune violence, juste du passage
les regards qu'on me porte ne me croisent pas
les oreilles qu'on me prête ne m'écoutent pas

j'me casse, j'me cogne
et j'encaisse

tout glisse, tout me glace
j'me quitte, j'vous casse
dans ma bulle le son ne parvient pas
je suis un muet, rien ne sort de ma tête
je suis un mulet, un croisement abjecte
un rejeton, j'me remets à vous
j'vaux pas un sou, la machine est hors tension

j'me casse, j'me cogne
et j'encaisse

j'me dis lève toi, crève et marche
un mort-vivant
sans mot, sans sang, sans rang
même l'au-delà impair et passe
à la roulette du temps, j'crasse
le jais-manteau ne veut salir sa faux

j'me casse, j'me cogne
et j'encaisse

j'hurle
à qui veut croiser mon ombre
aux cratères du ciel,
à la famine de mes relations
à ce foutu monde qui m'a vu crier
les joues tannés par ce premier feu

j'me casse, j'me cogne
et j'encaisse

pas pire, sûrement pas mieux
j'm'invente des crimes, les plus odieux
histoire de trouver une raison
une clarté dans cette ombreuse existence
c'est mon enjeu, mon héritage
contrat mental, j'ai signé, lancé les dés

j'me casse, j'me cogne
et j'encaisse

j'commence à le haïr
de l'autre côté de mon hémisphère
j'le vois sourire, 
pour qui au final
émaillé
ébréché
éméché 

j'me casse, j'me cogne
et j'encaisse

vouloir être n'a plus de sens
croire être n'a pas d'existence
ronge-être, perfide substance
matière grise, j'te méprise 
panser et penser
jumeaux terrifiants
trafiquants d'âme
j'rend mon arme
plus de munitions pour m'en sortir
barillet vide dès le début
je n'ai jamais voulu
m'en sortir
créant mon propre collet
linceul, l'un seul
l'autre me substituant

j'marche dans les pas 
dans celui qui devait les suivre
j'marche dans les pas 
dans celui qui devait les suivre
j'marche dans les pas 
dans celui qui devait les suivre

j'me casse, j'me cogne
et j'encaisse
l'homme-ombre continue d'avancer
sans être vu
endossant le manteau
de sa propre noirceur