lundi 28 décembre 2009

L'ermite

A l'orée de cette forêt vivait un mythe
Un vieil ermite à la pensée tenace
Surpris par l'hiver un jour sans rite
Il regardait depuis le temps qui passe

Des idées fortes cognaient à sa porte
Grattaient cette couche épaisse entre lui et le monde
Mais nul n'atteignait le fond de cette grotte
Aucune accroche nulle place dans la ronde

Un jour pluvieux vint un petit garçon
Qui s'assit dans la cabane perdue
Les jours passant il ne posa aucune question
Et ils vivaient dans ce silence éperdu

Le silence dura le garçon devint homme
Aucun mot sur ces vies abandonnées
Ne vint troubler leurs habitudes mornes
Sans distinction l'un prenait l'autre donnait

Pour le vieil ermite un jour ce fut la fin
Le jeune homme creusa une tombe marquée d'un repère
La larme à l'oeil il accomplit son destin
Celui d'un fils muet pour un vieil aveugle son père

mercredi 23 décembre 2009

En vers et contre prose

Prosaïquement mes mots s'envolent
se mêlent et s'entrechoquent
en vers et contre rocs
en vertu de quel rôle
pourrais-je les poser
je ne peux que les proser

chercher le son, chercher la note
qui ferait rythmer mes phrases à raison
mais je ne suis que la proie, sotte
de ce félin, griffe, écoute et prédation
au flot puissant et enervé
maitre d'orchestre je ne puis y arriver

vendredi 18 décembre 2009

Intérieurs

Ce gai refrain je le chante en souriant
La douleur est moins forte
L'herbe me retient et me porte
Ce gai refrain hypnotise mon malheur

A l'intérieur

Plus de route si tu doutes
Et j'avance entre les grilles invisibles
Et j'oublie comment mettre un pas devant l'autre
Plus de route que tu n'écoutes

De l'intérieur

Une petite voix qui me susurre
La mélodie que j'attendais
Cette musique toute pourpre et jais
Une petite voix qui me fracture

A l'intérieur

Est-ce raisonnable d'aimer la pluie
Cette compagne qui pleure sur mon épaule
Qui me rappelle que j'ai un rôle
Est-ce raisonnable d'être enfermé

De l'intérieur

dimanche 13 décembre 2009

Le moment présent

Le moment est un plaisir de tous les instants
Chacun se doit de l'apprécier, au regard du passé, du futur, du présent.

Si le partager permet de le masquer à jamais au passé,
Si l'attendre impatiemment prémédite notre propre futur,
C'est en le vivant simplement qu'on lui attribue sa juste valeur au présent.

Je dirais même que chaque moment,
Chaque instant partagé avec sa propre Môman,
Au passé, au futur, au présent,
Devient alors pour elle un véritable présent.

Auteur : Cmoimanu

mercredi 9 décembre 2009

Maux amoureux

Si pour te toucher il faut t'aimer
Une vie explore cette prison mentale
Libre toujours le ton haut et rebelle
Pour choquer d'un cri émouvoir d'une image
Ile de solitude amoureuse
Respirations saccadées angoissées
Imagine-toi un univers de bonheur
Doté de plaisirs en retours
Et d'attentions aux rythmes doux

lundi 30 novembre 2009

Dernier chemin

Pour Sam, toujours sur le chemin

Ce chemin, tu l'avais pris
En pensant qu'il était fait pour toi
Avec lui, tu as souri
Et pourtant il est parti sans toi

Où vas-tu et que fais-tu ?
Ce chemin tu le regardes de loin
Qu'entends-tu et que vois tu ?
Ce carrefour et si c'était la fin

Tes souvenirs, tes pensées
Tout devient flou dans ton regard humide
Où tu es, nul ne sait
C'est bizarre, tu flottes dans le vide

Où vas-tu et que fais-tu ?
Ce chemin tu le regardes de loin
Qu'entends-tu et que vois tu ?
Ce carrefour et si c'était la fin

Son sourire, c'est étrange
Tu le sens mais tu ne le vois pas
Ces reflets, ce qui change
Le vent efface la trace de tes pas

Où vas-tu et que fais-tu ?
Ce chemin tu le regardes de loin
Qu'entends-tu et que vois tu ?
Ce carrefour et si c'était la fin

Par dessus ton épaule
La musique est de moins en moins forte
C'était ton dernier rôle
C'est ton corps que la rivière emporte

Où vas-tu et que fais-tu ?
Ce chemin tu le regardes de loin
Que vois-tu et qu'entends tu ?
Ce carrefour et si c'était la fin

samedi 28 novembre 2009

le chemin (2)

L'autre jour je me baladais en voiture, le temps était maussade, voire pluvieux. Un brouillard assez dense courant dans cette région courrait dans les méandres de la route...
Ainsi j'étais sur la route, ainsi mes globes oculaires me forçèrent à prendre une decision, auinsi mes hémisphères se querellaient à qui mieux mieux, ainsi mon palpitant toquait à la porte de mon esprit, intellect contre intellect, ainsi pendant 1/2 seconde, je me devais de prendre une décision. Parce que la route était sournoise, parce que je n'étais pas le seul sur cette route et que des phares pointaient le bout de leur museau et léchaient de leurs faisceaux lumineux le contour anguleux de ma voiture (quelle drôle d'idée de sortir parce temps pensais-je, il n'y aurait donc pas que moi à vouloir sortir et braver les affres météorologiques? D'ailleurs, est ce sortir pour sortir comme ce fut dans mon cas, ou sortir pour aller vers, comme ce conducteur qui se rapproche dangereusement et nerveusement et dont les feux semblent vouloir découper en rondelle de ferraille chaque centimètre carré de mon véhicule?).

Alors mon coeur, mon corps, mon cerveau et mon âme, ou l'un d'entre eux ou par une certaine coalition ou au contraire dissonance sémantique et sensitive, enfin une puissance que je ne contrôlais pas me fit arrêter mon carosse de métal et de carbone tout de go. J'ai bien sûr eu le droit au doigt révolutionnaire et contestataire de mon "suiveur routier" qui par la présente voulait me signaler son mécontentement de n'avoir indiqué plus tôt mon intention... mais je ne suis pas devin et ce conducteur, a de la chance que mon diable qui siège sur mon épaule droite ne m'ait pas indiqué de freiner et de planifier une rencontre entre mon auguste derrière et son pare-choc avant, car à moins d'1 mètre et par cette méteo, je ne suis pas sûr que son assurance l'aurait assuré de son entière assurance quant au remboursement de notre contact froissant...

Je m'arrêtais donc sur cette petite placette que rien n'y personne sur cette route n'avait indiqué. Pas de panneau de signalisation, pas de connaissances qui m'aurait parlé de cette endroit auparavant, pas de livre à déguster qui m'aurait livré cette hâvre de paix tel un plat de resistance. non rien de tout cela, juste une petite place que l'absence d'herbacées suggérait, juste une petite place et un cours d'eau qui s'offrait nu à la vue de tout le monde pour qui sait s'y attarder, juste une petite place dont mon nez, fin observateur, attendait de ressentir les premières effluves, juste une petite place dont mes oreilles, à l'écoute attentive, patientaient au son des premières musicalités et féeries du lieu

Alors oui, le soleil nous boudait encore, petit terrien toujours mécontent; alors oui, le brouillard imposait encore un peu de sa superbe, mais je sentais poindre un début de fébrilité de sa part, ou alors etait-il content que je m'arretes dans ce lieu non pas oublié, encore pire, non connu, comme si personne n'avait voulu prêter attention; alors oui, une fine pluie caressait dejà mon visage, mêlée je ne savais pas encore à quelques gouttes provenant de ce corps qui est le mien; alors oui, cette petite place n'etait qu'une petite place, mais que j'étais bien à la vue de ce spectacle....

dimanche 22 novembre 2009

chemin (1)

L'autre jour je me baladais en voiture, le temps était maussade, voire pluvieux. Un brouillard assez dense courant dans cette région courrait dans les méandres de la route. Pourquoi sortir me direz-vous? Et moi dans une clairvoyance à en faire palir Galilée, je répondrai Pourquoi pas? Pourquoi sortir uniquement quand les conditions permettent une sortie optimale, merveilleuse avec ce que cela comporte de soleil, de femme, d'enfants ou de floraison? Pourquoi sortir uniquement au travers de l'extérieur et non de l'intérieur. J'avais envie de sortir, point final. Point de tergiversation, de théorisation sur le bonheur de sortir, de colloque entre moi et mes alter ego..la sentence de mon plaisir est inébranlable, j'avais envie de sortir et de rouler.

J'aime bien rouler, d'un certaine manière cette concentration dans l'art de la conduite me permet de me déconcentrer, j'entends par là me libérer des tracas quotidiens qui m'empechent de conduire ma vie comme je l'entends. A défaut de diriger sa vie comme il le sied, autant par un transfert quelconque, prendre sa vie entre les mains, un volant pour moi en l'occurence. Donc j'aime bien conduire, longue ligne droite, virage non signalé à pester, passage signalétique rageant, contours et détours, passage interdit et passage secret, visage à dévisager pendant une demi-seconde ou silhouette à observer au feu stoppant. Route, chemin, paysage et ville, tout est matière à découverte ou redécouverte. Prendre des chemins qui rallongent, juste pour pouvoir le prendre sans raison aucune, sans contrainte aucune, sans obligation aucune, juste prendre un chemin qui rallonge et conduire.

Conduire oui mais en musique. J'en conviens et j'anticipe, qu'il est bon soit dit en pssant d'anticiper quand on connait l'objet du crime. Mon crime ici est une analogie? une métaphore? une litote...toutes ces figures de style dansent dans mes pensées mais mes pensées grammaticales sont faibles je le crains..le français a ce défaut d'écraser par sa superbe et sa démoniaque construction tout utilisateur premier de cette langue, le français que je suis en première ligne. Revenons à mon crime, je disais que j'aimais conduire mais en musique, car la musique rythme ma vie. Me voilà sur le banc des accusés, à vous de choisir la sentence. La musique rythme ma vie disais-je...ou alors est-ce moi qui choisit. je ne sais plus. Nous sommes tellement liés elle et moi, son et oreille, rythmique et corps, paroles et souvenirs. je ne sais plus si le choix vient de ma personne ou si la musique qui sort de ce lecteur influence mes humeurs. Qui trompe qui? Qui sonne vraie? Qui chante faux? (moi je le crains). Je pense tout de même avoir le dernier mot, enfin plutôt le premier dans cet exemple. Choix de style, folk, rock, soul, pop et populaire, mes envies m'appartiennent, je pianote sur mon mp3 comme je pourrai pianoter sur la partition de mes bilosités, gaietés, tristesses et pensées. Choix de style, choix de mon style pour me faire remonter la pente ou tomber encore plus dans les abîmes de mes contrariétés. Tomber en abîme sur les routes serpentées des piémonts jurassiens, quel antagonisme délicieux. Suite à ce choix je crie aux bruits des tambours, je pleure sur la guitare sèche, je pense aux sons sourds, je me souviens sur la délicatesse des violons, je me projette sur les paroles avants-gardistes...je fais ainsi et je roule...

Je roule et je me pose, je fais ma pause, je mets la musique en pause, je pose ma voiture quand l'instant, le lieu, le temps me sonne sa douce litanie, et me chuchote à l'oreille de mon palpitant "arrête toi, vois, pense et respire"

vendredi 13 novembre 2009

Comptine d'adieu

Et les mots sentent bon la fleur du fusil
Triste cantate que celle-ci
Celle d'hier et de jamais
Elle se pique de te toucher
Elle te touche à peine épicée

Mûre elle le serait
Si tes oreilles avaient des ailes
Si ces corbeaux ne parlaient d'elle
Si ces scies pouvaient t'épier

Quelle équivoque que cette terre
Quel écrit t'évoque cet hier
Urgence du démon reste à la porte

Oubliée cette austère vérité
Ramassée emballée recyclée

Et les maux sentent fuser la fleur endormie

mardi 10 novembre 2009

Le phare trois

Fier et vaillant pilier dressé devant tes yeux
Tout petit à ses pieds son allure t'impressionne
Près des rochers les vagues te poussent te sonnent
Tu te noies à moitié tu résistes faute de mieux

Nuit tombée le calme envahit vagues et cieux
Étendu sur le sol tu penses et tu t'étonnes
Plus de doutes ni de chocs te voilà presque atone
Cette spirale t'entraîne et tu te sens vieux

Et voilà qu'il s'égaye de son doigt lumineux
Il te cherche te vise il éclaire le noeud
De ton esprit faible esquif aux voiles si rares

Âme nue tu abandonnes ce qui te mine
Tes amis et tes passions deviennent ce phare
Qui de son mouvement ton avenir démine

samedi 7 novembre 2009

Cinq amis

Cinq amis réunis
La surprise est à l'heure
A l'heure de la bière et du rhum

Cinq amis pour la vie
Réunis sans raison
Sans raison pour vivre

Cinq amis de la joie
Du bonheur à donner
Donner sans contrepartie

Cinq amis et tu dis
Que personne ne pense à toi
Réalité plus belle que prévu

Cinq amis réunis
Pour une soirée unis
Heureux... ensemble

samedi 24 octobre 2009

le phare deux

De mon enfance surgit ce phare
géant de pierre face à la mer
colosse, reminiscence de mes souvenirs
haut, très haut
il me semblait toucher le ciel
corps céleste discutant avec les étoiles
dans son corps, dans son coeur
un homme s'escrimait à bouger les étoiles
filantes et éphèmeres
flamèche de lumière
dans son corps, dans son coeur
un vieillard de son oeil attendri
surveillait son troupeau
voguant sur les flots
des vagues d'âmes
devant leur salut
contre ces vagues de lames
à cet étranger, silencieux et bourru

plus tard, ce phare ne me paraissait plus si grand
il me paraissait pour autant tout aussi beau
pilier surgit de la terre
marche après marche je le vainquis
mon esprit spiralait
à chacun de ces tours que je gravissais
plus je me rapprochais de son sommet
plus mon coeur battait et battait
mes pensées s'acceleraient
je ne montais plus
j'avalais les difficultés
vite plus vite
toujours plus vite
tant de questions à poser
j'arrivais enfin, en haut
une lumière aveuglante m'accueillit
une lumière puis un son
ce son ne me paraissait pas humain
pas de chant, pas de sifflement
un son froid, des clic et des clac
la seconde me paru une éternité
clic, clac
plus la lumière me permit de voir de nouveau
le voile se dissipa
comme le brouillard au loin
et la verité
clic clac
une machine
une machine et un son
un son froid fait de clic et de clac
une machine et non un vieillard
silencieux et bourru
ce qu'elle faisait comme bruit cette machine
et même pas capable de repondre à mes questions
comment est le ciel?
les étoiles sont-elles brulantes au toucher?
les nuages, cotonneux et doux?
la lune bavarde?
mon père derrière resta lui, silencieux
puis me dit que le monsieur s'en était allé
qu'il était trop âgé
et la modernité des machines permettait de s'en passer
qu'il était trop âgé? merci papa
en y repensant, le mensonge, tu ne sais pas
et d'abord qu'est ce qu'elle y connaissait la machine!!
et d'abord parlait-elle aux étoiles, aux nuages!!
et d'abord gardait-elle ses troupeaux!!
qui paraissaient et disparaissaient aux grès des vagues!!
et d'abord comprenait-elle la mer et ses tourments!!
je m'en allais en pleurant
mes larmes au goût si proche de celui de l'ocean
que j'allais laisser derrière moi
puis je la vis
je la vis cette tasse
je le vis ce petit objet insignifiant
au bord de cette table, oublié par son propriétaire
oublié papa, tu as tord pensais-je
et je souris
le vieille homme était toujours là
il regardait au loin, appelait les navigateurs
criait au danger, protégeait
berger des étoiles
gardien de la mer
je l'entendais chanter
ces vieilles chansons d'antan
je l'entendais rire
aux bons mots du ciel, au soleil couchant
et le phare etait toujours là
fier, droit et puissant
le temps ne changeait rien
le temps ne changera rien
ce phare restera mon phare d'enfant
celui que j'ai réussi à gravir
celui dont j'ai percé les mystères

me revoilà devant ce phare
à côté de moi un enfant
dans ses yeux brillent tant d'envie et de questionnement
je cours avec lui, je m'approche du géant
deux enfants aujourd'hui
vont concquérir la terre, le ciel et l'océan

Le phare

Je ne voulais pas te perdre
Mais je me suis perdu
J'ai voulu m'accrocher
A des fils fantasmatiques...

Ce sont eux qui m'ont desarticulé
Marionette de moi-même
Marionette de mes envies
Marionette de mes pensées

Fallait pas me jeter
A corps perdu dans cette aventure
Fallait pas brûler
mon oxygène, mes yeux, mon feu
Fallait pas crever
Fallait pas crever

Trouver son chemin
Trouver sa place
chacun fait en sorte
de se respecter pour mieux aimer
pour mieux s'aimer

Trouver son chemin
Trouver sa place
Microcosme de mes pensées
Macrocosme, Je, amis, société
Gigacosme, et son chemin doré

A force de rattraper
Tout ce temps perdu
Meteo deboussolé
mon coeur se refroidit
blizzard, ne plus bouger

Je ne voulais pas te perdre
Mais je me suis perdu
J'ai voulu m'accrocher
A des fils fantasmatiques...

Ce sont eux qui m'ont desarticulé
Marionette de moi-même
Marionette de mes envies
Marionette de mes pensées

Le phare, au loin
Ange-gardien toujours allumé
Il éclaire mon chemin
Relever la tête, relever ma tête
Le voir briller...et sourire

mardi 20 octobre 2009

Des jours

Tombé sur ta vie sans prévenir
Ce froid soudain t'a surpris de sa rigueur
Pâleur stupeur horreur pleurs
Et te voilà au milieu du théâtre
Plus aucune envie de rire
Aucune chaleur ne sort de cet âtre

Des jours passent
Des amitiés t'enlassent te dépassent
Toujours ce goût de mort au fond de la gorge

Les yeux des autres te voient fort
Tu te sens si faible sans ressort
Les autres yeux ne te voient pas
Déjà cette solitude qui s'installe autour de toi
Au fond de toi il est là tu y crois
Tu sais que le rebond salutaire viendra

Des jours se tassent
Des amitiés t'appellent et te fracassent
Ecoute ces voix phares de ta liberté

Les facilités de la haine sifflent à tes oreilles
les risques du temps qui passent te poussent
A végéter à oublier de respirer
Mais sous ses airs de petit cardinal il veille
Il t'appelle et voilà cette secousse
Celle qui t'invite à espérer

Des jours du passé
Amers éclats d'écume pourtant si beaux
Pas de regrets juste une fierté

Des jours à venir
Brillants d'avance en t'attendant
Ces amitiés toujours à tes côtés


dimanche 18 octobre 2009

Guy

Guy rentrait tard
Guy et sa guitare
Guy entrechoquait
Son et cordes
Cordes et sons
Cordes à son arc
Sons à son arc
Guy s'accorde
S'accorde en ré
S'accorde en sol
Guy s'affale
S'affale sur le sol
En sol, fa, si, la
Facile a jouer
Guy a ses facilités
De sa maestria, le son sort
Sonores et trébuchantes
Tombent les notes
L'automne arrivant
Accrochent et amicroches
Souvenirs d'antan
Guy se sent noir
noir de peau, noir de coeur
Car la fille l'a quitté
Carla, fille de l'oubli
Brunit par les ombres de l'ennui
Guy rentrait tard
Guy et sa guitare
Guy sur ce quai de gare
Son arme sur son épaule
Il marche au lointain
loin, il dégaine et se déchaine
chienne de vie
son, bruit, cacophonie
Sa guitare pleure
Son maître à côté aussi
mètre après mètre
Guy s'enfonce sans la nuit

Guy et sa guitare
ce soir,
Guy va veiller tard

Je...

Qui a su se soucier de cette vie
sans se soucier de la sienne
Qui a su se perdre avec ses amis
sans s'arrêter sur leur peine
Qui a su donner à autrui
ce qu'il ne donnerait à lui-même

Qui a su
Qui a su

Qui a voulu partir
En pleurant de se retourner
Qui a voulu revenir
Sans jamais en douter
Qui a voulu retenir
Mais ses mains refermées

Qui a voulu
Qui a voulu

Je n'ai jamais su
Ce qui faisait de moi un ami
Je n'ai même jamais voulu le savoir
Ce que je sais, ce que je donnerai pour toi ami
Ce que toi même tu n'oserais vouloir
Je donnerai de mon temps, je donnerai de ma vie
Ce que je suis et non ce que tu as
Je suis au delà de ce que je ne puis

J'ai été, je suis, je serai
pour toi
un ami

lundi 12 octobre 2009

L'A.

Devant la porte
las devant cette porte
là j'étais là
ici tout s'arreta
et si tout commençait
sait on jamais
il pleut, une goutte sur mon visage
tombe ici et las
je suis las
devant cette porte
odeur de fleur
effluve du printemps
vent chaud et tourbillonnant
une goutte sur mon visage
tombe ici et las
je le suis
au dessus de moi, un ciel bleu dérangeant
une goutte sur mon visage
salée, sale journée
Devant la porte
las devant cette porte
là j'étais là
ici tout s'arreta
fermée, elle le resta
pour le meilleur et pour le pire
le pire, et voilà
là, devant cette porte
je suis là
las devant cette porte
des gens autour de moi
ici ou là
perdu je le suis
je le suis devant cette porte
là et las
douce ritournelle
en do, en ré en la
je suis là
mais tu ne l'es plus
hélas, de moi lasse
enlacés nous l'étions ici ou là
cette fichue goutte de pluie est toujours là
mais il ne pleut pas
delaissée tu t'es senti
delaissée, tu t'es lassée
hélas ici, hélas pour moi
ici ou là
devant cette porte, là
las, devant cette porte
je me retourne
le temps s'en va

ici ou là...

mercredi 23 septembre 2009

Il et elle

Elle approche sa main de la flamme oubliée
Il oublie peu à peu ce rêve anéanti
Elle détruit sans raison ce bonheur de nanti
Il espère qu'un jour il pourra se délier

Sous le poids du passé l'un et l'autre ont plié
Sans le voir venir ils l'avaient ressenti
Dans ce vieux souvenir aucun n'avait menti
Cette ancienne promesse sous un vieux peuplier

Il et elle ont vécu une histoire banale
Mais personne ne veut être un jour normal
Au travail elle s'assomme le voilà sans espoir

Le quotidien vengeur leur a volé leur rêve
Celui d'un avenir sans souci des miroirs
Dans le sable des pas s'éloignent sur la grève

lundi 7 septembre 2009

Reflets

Reflets de la lune dans tes yeux Ô amour
Eternel miroir des jours ensolleillés
Fais de mes nuits images d'un rêve éveillé
L'écho des battements de ton petit tambour

Emblèmes de ton coeur lumineux que toujours
Tu arbores tes rayons ne cessent de briller
D'un éclat bleu sur bleu qui fait s'émerveiller
Un petit homme gris qui se veut troubadour

Sans ta douce clarté le monde serait ombre
Où viendraient se nicher les pensées les plus sombres
L'éternel regret de ne pouvoir te voir

Ecoute et suis cette lumière musicale
Illusion-vérité elle peut pour toi avoir
La chaleur de l'astre à ton amour égale

lundi 31 août 2009

L'époque des mots

Quelle époque troublée
Où les mots sont souvent bafoués oubliés
Où leur importance est chaque jour relativisée
Où l'on peut vivre sans écrire
Où l'on peut écrire sans y penser
Et penser sans rire

Pas forcément mieux avant
Pas une raison pour justifier ce penchant
Un geste une réaction
N'oublions pas les mots
Trouvons leur une place au chaud
Pensons-les écrivons-les sans pression

Et quand je dis mot
Le mot dire n'est pas loin
Car des mots sans voix ne servent à rien
Il faut des coeurs pour les lire
Et des glottes pour les dire
Même à demi mot

Rappelons-nous que l'acte d'aimer
Ne consiste qu'à animer sans haine
Qu'il peut en un texte à rime se résumer
Et que celui qui l'arrime ne manque pas d'air

Pensons à oublier
Que l'oubli de penser nous ammoindrit
Oublions de penser
Aux pans serrés de sa robe vert de gris

Pour se libérer du poids des maux
Pour leur laisser une place de choix
Pour faire d'eux les nouveaux rois
Eux les mots

vendredi 21 août 2009

Dieu a donné

Pour Jonathan ("Yehonatan" : "Dieu a donné"),
donné au monde le 17 août 2009

Dieu a donné
Ce qui lui faisait le plus peur
Un libre arbitre à tous les hommes
Des défauts de toutes formes
Peut-être ce qu'il avait de meilleur

Dieu a donné
Arbres et feu pour notre terre
Eau et vent pour notre ciel
De tous ces dons de tout ce miel
Montre-toi digne légataire

Dieu a donné
Nous avons pris
Construit rompu ou inventé
Géniaux ou idiots égoïstes ou inspirés
Nous les hommes nous avons pris

Dieu a donné
Tous ces défis à surmonter
De tes yeux ronds tu les découvriras
Tu grandiras et t'épanouiras
Et tu donneras sans compter

Dieu t'a donné
Un avenir écrit en bleu
A toi de grandir dans la confiance
Dans la joie et l'espérance
Et toute histoire te sera possible

samedi 15 août 2009

Questions réponses

Jamais les questions ne se taisent
Jamais ne le laissent en paix
Le bonheur il en tâte tous les jours
Il est fait de rires de jeux et d'amour
Et pourtant ce malaise

Il se réjouit de ces moments trop rares
Où la simplicité s'invite au détour de regards
Verres partagés, mots simples ou silences amis
De l'émotion qui surgit de ces ondes allongées
Mais toujours ce sentiment de danger

A ces questions s'ajoutent des regrets
Une culpabilité teintée de nuits envisagées
Ce noir broyé n'apporte rien il passe
A qui la faute la vie l'absence ou la fuite
Toujours au bout cette impasse

Mais ces questions il les aime bien au fond
Sans elles comment sentir cet air
Cette musique qui l'emplit de notes vertes
Comment sentir qu'il respire le même air
Que cette araignée bleue pendue au plafond

Jamais les questions ne se taisent
Jamais ne le laissent en paix
Cette guerre c'est son âme sa braise
Son étincelle sa lance son épée

Et les réponses fusent et les réponses fuient

Et les réponses vaines lui posent des questions

vendredi 7 août 2009

La goudale

l'autre jour (oui je sais, ça fait un peu "stand up" de commencer ainsi, et un "stand up virtuel, cela peut avoir diverses consonnances....ceci est un appel caché pour le Djamel Comedy Club...je répète ceci...). Donc l'autre jour j'étais en course (notez l'intérêt principal de cette précision...il n'y en a pas! ah si, ça prouve que je fais des courses...pour moi...seul, et je peux ainsi manger et boire ce que je veux...seul. Tout rapprochement d'un sketch de dany boon est purement vrai).

Donc j'étais en course et je me rendis au rayonnage des bières et je me dis "tiens, si je me goûtais une bières qui m'est inconnue"..je m'en dis des choses intéressantes n'est-il pas. faut dire qu'on a le temps a l'introspection et à la mise en abime de nos propres choix quand on est...seul, ça met du piment à sa vie de se poser des questions aussi simples et désuettes (non, j'ai faux....on m'aurait encore menti?...). et donc d'un pas allant et léger je me dirigeai moi et mon caddie vers le choix proposé. On touche à l'international avec les bières, on touche à tous les pays, européens, asiatiques, océaniens...un vrai G8 se réunit ici chaque jour, et joue à qui mieux mieux pour qu'on choisisse sa conception de la vie, en l'occurence sa conception de "sa bière qu'elle est bonne à boire". Il y a aussi celles du peuple, les familiales, les low cost mais je voulais toucher du doigt au goût du luxe en m'approchant des sacro saintes bières achetées à l'unité...such an alcoholic holy graal. (à ce moment du texte, vous vous demandez toujours ce que l'auteur, donc moi...seul devant l'écran, veut nous dire...et bien figurez vous que lui non plus n'en sait fichtre rien à l'instant même, le but étant d'écrire ici...sur une bière et du miracle de son choix...me semble-t-il).

Et là je vis une bière qui ne payait pas de mine, vu que le package, symbole même du marchandising de l'ère post-modern, ne ressemblait à rien. L'habillage était gris métallisé. ça marche peut etre pour une voiture, mais tant qu'on ne prouve pas que mettre quatre roues et un moteur sur une bière lui donne un air supérieur, je douterai du choix de cette couleur pour un tel objet! C'est vrai quoi, d'habitude les études montrent qu'il faut mettre moult couleurs, texte tape-à-l'oeil, slogan ultra-pompeux et j'en passe et des meilleurs pour attirer le quidam, en l'occurence les hominidés à porte-feuille que nous sommes. Et bien pas là. c'est simple, avec juste une étiquette jaune indiquant "la goudale, bière à l'ancienne..bière de garde de haute fermentation" avec en plus le dessin d'houblon et de blé ou d'orge me semble-t-il, car le dessin est très flou (comme le destin en L1 du PSG chaque saison, ou les repliques tant réfléchies que profondes des divers protagonistes de télé realité...). Sans doute n'avait il plus d'argent pour faire mieux. Ou est-ce un concept marketing (mais ça c'est une autre histoire, car on pourrait parler dans une encyclopédie en 18 tomes, des histoires de concept anthropiques, le concept marketing et la notion de public cible pourrait facilement en occuper 1 ou 2).

J'aime bien la notion de bière "à l'ancienne". Cela fait écho aux autres produits type "la choucroute de ma grand-mère", "les confitures bonne maman", "la tarte chevre-epinard artisanale" (z'avez dejà gouté à ce type de tarte?)...En résumé, pour faire moderne, il faut mettre au gout du jour des produits du passé. En cela en restent-ils "ancestraux", "anciens", "authentiques" ou "artisanaux" (oui car la notion de produit artisanaux me fait doucement rire quand on les trouve en boite et dans les grandes surfaces et non plus sur les marchés..ou alors sur ces derniers, il faudrait parler de "produits artisanaux des marchés fais maisons avec nos mains et non des machines en batterie"...un truc du style). Donc j'ai décidé de gouter cette modernité ancestrale, cette traditionnelle innovation que cette "la goudale" (l'emploi d'un article en rajoute même sur ce caractère authentique et unique...sont forts ces marchématiciens (et vive les néologismes)...).

Continuons cette passionnante aventure de la découverte de ce contenant à houblon fermenté. revenant chez moi (oui ma vie est toujours aussi passionnante), je lu la provenance de cette bière. ça sonnait belge, comme beaucoup de bières à vrai dire (et vive les representations et autres schèmes mentaux que l'on se fait..une bière c'est belge, un plat de pâte c'est italien...et les meilleurs plats du monde sont..français !!!). Donc ça sonnait belge, presque néerlandais (allez savoir pourquoi), mais aussi français par ce côté "à l'ancienne" (on est français môssieur. on fait des produits français môssieur. on a un savoir-faire français môssieur. l'exception culturelle française est connotée sur ce produit de facture artisanale môssieur...). Alors je lis "Douai, France" (chouette c'est donc bien français...puis je continue et vois écris "Imported by: Heba Trading blah blah..Sweden" !!!
merde alors, une bière française à l'ancienne, artisanale, fait main avec toutes les exceptions cocoricoénnes que cela impliquent...fabriquée en Suède!! elle est vraiment de plus en plus moderne cette authenticité de nos produits bien de chez nous. cela voudrait dire que le secret de nos secrets, la fabrication connue, reconnue et transmise depuis des générations de français du cru...a été donné comme cela à nos comparses suédois. "il n'y a plus de saison mon bon môssieur" (a moins que l'on nous ait menti et que les vikings sont en fait des celtes exilés par une trop grande taxation des impôts de l'époque...ça marchait mieux que la suisse à l'époque peut etre...). Bref j'en restais pantois et incrédule..et je voulais crier mon désarroi autour de moi, crier à l'injustice, crier au complot du 11 septembre et bis repetita...seul...je me rappelais que j'étais seul...mon coussin et ma plante "dudule" recevèrent de plein pied toute mon ire (et surtout ne demandez pas l'explication du nom "dudule"....).

tant pis, je me suis résolu à la boire, cette bière du Grand Nord aux accents tricolores. une blonde, je n'avais pas pris le temps de regarder la couleur de ce breuvage auparavant. et là je me dis (cachez cette petite phrase qui va suivre aux enfants de moins de 12.1545 ans et par prévention et précaution, excusez ces propos quelques peu machistes ou déplacés mesdames et mesdemoiselles...surement dû à ma condition de ...solitude..teinté de mon irritabilité récente tout autant que ponctuelle), "et bien vu que je ne l'ais pas dans mon lit, autant la boire, cette blonde!!" (je vous avais prévenu hein...ce fut un acte irréfléchi de ma part, pas la peine de vous énerver maintenant ou de regretter d'avoir lu cette pléthore/ammoncellement/multitude/what else clooney de ligne... Et bien elle se vengea cette blonde car elle cognait fort (plus de 7 degrés...sûrement adaptée au climat scandinave et à ses habitants)..."de quoi découper une tête" me dis-je, "je vais la surnommer la marie-antoinette cette bière blonde à l'ancienne" (oui encore une fois l'exemple parfait de mes réflexions introspectives, vous avez raison). En plus c'est une 50 cl, tant qu'à faire hein, autant renvoyer le buveur de ce breuvage direct au pays du Valhalha !!! ce que je fis, mon Valhalha fut ma chambre et mon tombeau, mon lit.

C'est un plaisir de savoir que vous avez lu jusqu'au bout (sans doute pour moi, pour vous, c'est du "3615 my life" que vous avez regardé. oui j'ai utilisé le minitel plus que Internet pour rester dans cette atmosphère à l'ancienne, je trouve que cela sied mieux au propos). A moins que vous avez fait comme certains le font pour romans, films ou série, vous avez zappé tout le milieu pour vous concentrer sur Introduction et Conclusion, certains font de même en ce qui concerne les relations humaines, ce que je trouve déplorable au passage.

ah oui au fait, la bière fut excellente. La prochaine fois, peut etre vous raconterai-je l'aventure extraordinaire du choix d'un pâté de chez Fauchon ou la lutte intestine entre jeans et toile, pour mon futur pantalon. Que d'aventures mes ami(e)s, que d'aventures....

jeudi 6 août 2009

Montagnes


"A quoi bon soulever des montagnes quand il est si simple de passer par dessus ?"

Boris Vian

vendredi 24 juillet 2009

Le cri

Ce soir-là, le ciel était teinté de rouge
Seul avec ton âme, tu piétinais des idées noires
Chaque nouveau pas sonnait comme une victoire
Une défaite décorée de gloire

Ce soir-là aurait pu être romantique
L'astre rouge se reflétait dans les flots bleus foncés
Mais pour toi ce fut un vide
Plus rien
Un silence entouré d'un vacarme immonde

Ce soir-là, les mouettes étaient étrangement absentes
Avaient-elles deviné
Posées sur un rocher elles semblaient méditer
A ce drame en suspens
A cet ignoble geste

Ce soir-là je suis partie
Ce soir-là je t'ai laissé
J'ai pris ce raccourci
Vers la fin d'une vie blessée

Ce soir-là tu as crié





jeudi 23 juillet 2009

vie passée ? vie présente....

Petite enfance ordinaire

à troquer les tricots contre des billes en fer

pas de violence, pas d'éclat

pas de quoi remplir les journaux du soir ou la télé du matin

que dalle dans cette petite vie

qui pourrait me faire violence, et pourtant

mon coeur se balance

enfance violée, non...enfance volée, oui

on se promène tranquille dans cette petite ville tranquille

on flâne, on regarde en face

et l'autre en face regarde dans le vide

mais avec son moteur entre les jambes

et sa carrosserie à plus de 70 à l'heure

mon heure est passée en secondes

en secondes qui passent et un rembobinage

aucune tête, aucune sensation, aucune image

j'me promène dans ma mémoire

et je n'y trouve que des impasses, sens interdits et sans issues

sans retour en arrière possible

aucune violence, aucun éclat

tu parles, si contre moi-même et contre ce chauffard

Petite enfance ordinaire?

je ne sais pas, j'me rappelle plus...

mercredi 22 juillet 2009

p'tits quotidiens

On les aimes ces p'tits quotidiens
Ces joies et peines de tous les jours
Ils nous rappellent que nous sommes vivants
Ils vident nos tripes, ils chauffent notre sang
Ces mains sur les reins
Ces souffles sur ces seins
Ces mots au passif lourd
ces larmes salées, salant
Les p'tits plats, entrée, dessert gourmant

Tu les aimes ces p'tits quotidiens
Tu te lèves, exténuées de tes nuits
Tu souris, ta cigarette à la main
Tu avales ces bouffées d'oxygènes
Qui te ramènent à ta condition humaine
J'les aimerai bien ces p'tits quotidiens
Mais je ne ressens plus rien
Je suis la poussière
que tu as balayée de ta vie
Je suis le microbe
dont tu as appris à te guérir
Je suis ton défaut
Que tu as appris à maquiller
Je suis ta rage que tu as appris à maîtriser
Je suis ta peau morte
Que tu as fini par arracher

Existence zéro
Point impact 10
9, 8, 7, 6
5, 4, 3, 1, existence zéro

Ce devait pourtant être bien
Ces p'tits quotidiens
Balade, romance,
Mot sur le frigo,
Engueulades, rires et pleurs,
Cinéma, jeux, repas,
Amis, ennemis, voisins
Ce devait être bien
Ces p'tits quotidiens....
Mais tu voulais rester dans l'exceptionnel
l'extra-planétaire,
Tu voulais du prince charmant, du héros,
du Bruce, du d'Artagnan
Tu voulais décoller pour ne jamais atterrir
Tu voulais te scratcher pour mieux reconstruire
Je ne pouvais t'offrir plus que ce que je ne suis
Je ne pouvais prendre tout ce que tu exigeais
Au bord de la fenêtre, au soleil couchant
Adossés ou accolés sur un banc

J'les aimerai bien ces p'tits quotidiens
Mais tu ne ressens plus rien
Je suis la poussière
que tu as balayée de ta vie
Je suis le microbe
dont tu as appris à te guérir
Je suis ton défaut
Que tu as appris à maquiller
Je suis ta rage que tu as appris à maîtriser
Je suis ta peau morte
Que tu as fini par arracher
Existence zéro
Point impact 10
9, 8, 7, 6
5, 4, 3, 1, existence zéro

Timothé

Trublion de nos vies depuis 2 ans
Il a transformé ces 4 derniers semestres à sa manière
Muant peu à peu en petit garçon durant ces 8 trimestres fugaces
On aurait dit que ces 24 mois coulaient de source
Tellement ces 731 jours ont réservé de surprises
Heure par heure 17 544 fois
Et pas une de ces 1 052 640 secondes n'est à oublier...

mardi 21 juillet 2009

Etoile du Pérou

Une étoile vient de naître
Directement du ciel elle rit, elle pleure
De joie devant ce monde, cette Terre
Qu'elle veille de son coeur d'or.

Une étoile vient de naître
Ses yeux de braise discernent les fils
D'argent qui tissent l'incertain,
Ces yeux qui rient, ces yeux qui pleurent.

Une étoile vient de mettre
Un peu de bleu sur ses yeux
Pour être belle, pour être celle
Que la braise change en feu.

Une étoile vient d'émettre
Un signe pur dont la musique
Met de l'amour dans les coeurs
Et du bleu dans tous les yeux.

Une étoile vient se mettre
Au creux d'un être, un être cher
Sur son épaule, elle se pose
Telle un cygne de cristal.

Une étoile veut s'en remettre
Au ciel, à Dieu, à tout
Ce qui pourrait l'aider à trouver
La soeur de son âme.

Une étoile voudrait être
Être simplement être,
Aimer être en aimant l'être,
Sans Tout, sans Dieu, sans ciel.

lundi 20 juillet 2009

Etrange petit singe

Etrange petit singe qui a perdu ses repères

Qui se cherche, qui ne veut plus se trouver

Qui hésite, question-réponse, hantise

Aucun son, aucune odeur qui lui rappelle

Qui le ramène à son passé, qui le fait présent

Etrange petit singe toujours tête en l'air

Qui regarde ses yeux en train de le regarder

Et cet homme, cette lourdeur , cette emprise

Ces cris, ces rires, ses crocs, ses appels

Ils se demandent le pourquoi tout autant que le comment

Etrange petit singe, étrange petit monde...

dimanche 19 juillet 2009

J'etais juste en train de penser

J'étais juste en train de penser
comme la vie le long d'un cours d'eau
est faite de remous, contour et tranquilité
J'étais juste en train de penser
qu'avec ou sans toi j'apprendrai à vivre et à me respecter,

j'étais juste en train de penser
simplement en train de penser

je sens les fleurs, en ce début de printemps
je regarde les enfants, les parents, dans ce village
j'écoute le son de mes battements de coeur, je suis vivant

j'étais juste en train de penser
simplement en train de penser
que je voulais t'embrasser
te serrer dans mes bras, histoire de te rassurer

j'ouvre la fenêtre de chez moi, je laisse la lumière pénétrer
j'ouvre la porte de chez moi, je laisse mes amis rentrer
j'ouvre au fin fond de moi, je laisse mes émotions me submerger

j'étais juste en train de penser
simplement en train de penser

J'étais juste en train de penser
comme la vie le long d'un cours d'eau
est faite de remous, contour et tranquilité
J'étais juste en train de penser
qu'avec ou sans toi j'apprendrai à vivre et à me respecter,

j'étais juste en train de penser
simplement en train de penser

je m'offre de bons souvenirs à conserver
je m'offre de quoi construire, de quoi rêver
je m'offre des choix, des envies et des projets

J'étais juste en train de penser
comme la vie le long d'un cours d'eau
est faite de remous, contour et tranquilité
J'étais juste en train de penser
qu'avec ou sans toi j'apprendrai à vivre et à me respecter,

Je vois des sourires, je me permets les miens
je vois des danses, des rires et des larmes
je vois des feux, de la musique et des chants

j'étais juste en train de penser
simplement en train de penser

J'étais juste en train de penser
comme la vie le long d'un cours d'eau
est faite de remous, contour et tranquilité
J'étais juste en train de penser
qu'avec ou sans toi j'apprendrai à vivre et à me respecter,

j'étais juste en train de penser
simplement en train de penser

samedi 11 juillet 2009

Trouvaille

Elle attend patiemment
Cette trouvaille que tu couves d'un regard anxieux
Elle t'attend elle ne fait pas un geste

Non pas qu'elle souhaite t'éviter
Mais elle se mérite
Elle ne se donne pas au premier coup de crayon

Elle ne bouge pas
Cette lumière musicale cachée dans une clarté ébouissante
Cette ombre aux traits fins tapie dans une pénombre enveloppante

Elle attend ton geste
Elle attend ta pensée
Celle qui l'emmènera vers sa destinée

Elle médite sur ton indécision
Elle aimerait te souffler des évidences
Mais son mutisme fait sa valeur

Elle ne peut influer sur celui qui la sortira de son trou
Alors elle attend
Elle attend ce déclic inattendu

Et un jour survient le miracle espéré
Elle sort à l'air libre sous tes traits hésitants
Elle s'impose alors brillante et désinvolte

Et ce trésor tu le mets à l'abri
Dans un endroit sûr
Où jamais elle ne pourra être oubliée


lundi 6 juillet 2009

Sénégal, pays de la Teranga

Chaque pas à pas résonnant sur chaque rythme de mon cœur, chaque onde de soleil caressant chaque centimètre carré de ma peau, chaque effluve océanique tonifiant chaque millimètre carré de mon odorat, chaque note de musique amadouant chacune de mes deux oreilles, chaque arôme de ces plats délectant chaque papille de ma bouche, chaque paysage dévoilé se reflétant dans mes yeux devenus enfant, chacun de ces sentiments un pays me l’a offert, comme un cadeau divin pour le petit gens que je suis, ce pays, le Sénégal, pays de la Teranga, terre aux milles couleurs, terre aux milles sons, terre aux milles sourires…

Je n’étais pas venu pour recevoir autant, je ne pouvais imaginer recevoir autant. Je partais pour découvrir un pays, pour rencontrer mes frères et mes sœurs d’Afrique. Je partais aussi pour voir des paysages de l’Afrique Noire, ceux de mon enfance, ceux lus dans mes livres de gosse, ceux regardés dans des émissions Nature, ceux de ces animaux emblématiques, lions, éléphants, buffles et autres antilopes, ceux de ces légendes, de ces êtres mythiques et mystiques. Je partais pour partager aussi, des émotions, parce que je pressentais que mes yeux ne resteraient pas sec, même sous la chaleur de ce pays, partager des rencontres car je partais avec des amis, j’en ai trouvé d’autres, partager des cultures, car nous sommes nés pour nous enrichir, richesse de l’autre et richesse intérieure…

Alors je me souviens de beaucoup, des moments inoubliables, majestueux, uniques et tout ce que le vocabulaire de mon pays peut m’offrir pour qualifier ce que j’ai ressenti. Ainsi, je ne pourrai ne pas mentionner dans le choix de mes photos ces couchers de soleil à en faire fondre le plus froid des cœurs, s’évanouir chaque soir dans l’horizon lointain, rejoindre les contrées des légendes oubliées. Mais je me souviens aussi de ces petits moments que certains pourraient désigner comme futiles ou banals. Et alors ? Ces petits quotidiens sont extraordinaires si on se donne le temps de s’y intéresser. Qui peut se targuer de ne pas être touché par le regard de ses enfants qui accouraient pour venir nous voir, pour nous tenir par la main, pour partager un instant de leur vie au retour de leur chemin d’école. Qui ne peut apprécier un repas autour d’un plat, tous ensemble, tous au même niveau, à même le sol. Qui ne peut se satisfaire d’être réveillé par le doux son du battement des vagues qui vont et qui viennent, comme celui rythmé de la paume sur la peau, symbole de la symbiose du musicien avec son instrument, et ce, même à neuf heures du matin. Qui ne peut prendre plaisir à préparer un petit déjeuner à ces danseuses blanche ou noire de peau, l’art n’a pas de frontière, à les encourager ou les soutenir après ces matinées de danse tant belles qu’éreintantes. Qui ne peut se sentir mieux au contact de nos hôtes, tant en simplicité qu’en gentillesse. Ne pas y avoir de la naïveté ou de la tromperie, en eux est une force incroyable, celle de croire en l’autre et de ne voir qu’en lui un ami avec qui communier. En cela qu’ils en soient tous remercier. Pour ces repas, pour ces danses et musiques improvisées, pour toutes nos sorties, pour ce bal poussière, pour cet accueil, Merci.

dimanche 21 juin 2009

Papa

Pas de doute l'automne avançait
Pour les maïs il était temps
La veille encore tu m'attendais
En travaillant par tous les temps

Soudain une urgence un appel
Une inquiétude dans tes traits
En ce moment rien de réel
Derrière ces yeux que rien n'effraie

Mille chaos sur cette route
Elle est bien loin cette cigogne
Tu la rassures tu l'écoutes
Et moi je tape sans vergogne

L'attente dure mais tu es là
Cette sortie je l'aperçois
Mais pour la fin je suis à plat
Et tu blêmis ça va de soi

Une lumière deux visages
Tes larmes je ne les vois pas
Je ne dis mot je suis bien sage
Mes yeux tournés vers toi Papa

mardi 9 juin 2009

Je t’aime...

« Je crois que je t’aime...
      un peu-
             beaucoup ;
                    c’est pas forcément
                             une folie, non !
                                    Pas du tout ! »

dimanche 7 juin 2009

Hémisphère

Hémisphère droit tu ne peux pas
Comprendre ce pas qui vient qui va
Le mystère doit rester de jais
Où irais-tu si tu savais

Rame sortie tu pagaies en valse lente
De ce bout de bois peint tu tapotes l'eau stagnante
Mais rien n'avance sans discours
Plus rien ne pense si tu cours

Encore ce pas qui résonne là-bas
En ces cas-là tu parles tout bas
Des mots qui tremblent et qui appellent
Qui te ressemblent tristes et rebelles

Un lampadaire qui clignote
A ce hasard tu te frottes
Jours et nuits sur ton visage
Regards cyniques et rides sages

Et puis ces pas s'arrêtent là
Cette nuit sans fond te laisse las
Un sourire rôde sous tes rides
Ils ont compris tes yeux avides

samedi 6 juin 2009

Chuuuuuuut

Au premier jour, rien ne se passa
et là..le silence se fit...
au 2ième jour....
ce silence fut tellement assourdissant que le 3ième jour passa sans un bruit, honteux d'être là et fila le témoignage de ce silence au 4ième jour…
mais lui n'accepta pas la situation, le mutisme du 3ième l'exaspéra...il exigea un retour d'un jour, tout en colère qu'il était, une colère sourde, dans un silence que l'on pourrait qualifier de cathédrale...
la dramaturgie des jours se mit en place...et le silence en tint le premier rôle

...

impressionnant n'est-il pas...JE VEUX DIRE CE SILENCE..imperceptible..on ne le sait pas mais il nous regarde..nous épie..nous envie d'etre autant bruyant..d'être autant en vie...il aimerait nous toucher, nous sentir
mais le silence n'a pas d'âme, n'a pas de coeur..il est malaimé, mal-interpreté...
il est sur notre chemin, l'alter ego de nos pensées, le miroir de nos peurs...
mais le silence ne le sait pas...le vide...l'absence d'oxygène, l'absence de vie qui est son essence l'effraie et il ne voit pas...
il ne voit pas qu'on le regarde, qu'on aime ces moments, le long d'une côte à regarder l'infini, assis à une table à observer un couple s'embrassant, à regarder deux gamins s’amuser dans une flaque,

...

le silence est d'or dit-on..le silence est plus fort que les mots..le silence a plus de sens que le son..sans ce son serons-nous ce que nous sommes..humain...le silence fut la première communication pour l'homme..elle est aussi sa dernière au moment de s'eteindre...
la naissance est un bruit...puis le silence reprend ses droits..le silence est si puissant ...et si désarmant pour lui à la fois...
le silence isole les mots..le silence cloisonne...mais le silence permet aussi d'entendre…
au delà du silence il y a d'autres perceptions...
fais le silence autour de toi et tu verras ...tu entendras...le silence d'une forêt est si reposant et délectable pour entendre le brame du cerf
le silence en classe peut être lui castrateur...à moins de lui donner un sens...ce qui rend ce moment extraordinaire
le silence pour entendre aussi le silence...être dans le désert, être dans une cathédrale...être en silence pour entendre un autre silence peut être si apaisant
je me sens bien à observer autrui, je me sens bien à écouter autrui, je me sens bien à entendre autrui rire, chanter, regarder...je n'ai jamais été un grand parleur...sauf avec moi-même....en silence

...

impressionnant celui-là !!!!...il pourrait etre oscarisé! mais que pourrait-il dire au moment de recevoir son trophée...crier sa joie...en silence, remercier...en silence..peut-etre pleurer et se remémorer ses difficultés pour en arriver là..en silence...ou alors non il ne viendra pas, il est assez prude ce silence, il est de celui qui est bon mais ne s'enorgueillit pas, il n'est pas comme son frère
le mutisme qui lui est lâche, traître, vicieux...il s'est souvent fâché avec ce dernier...silence contre mutisme...quelle affiche...l'hypocrisie rôde en ces cas là pour profiter de la moindre occasion...elle est comme cela l'hypocrisie....oh il ne faut pas lui en vouloir, c'est dans sa Nature...mais il ne faut pas lui donner le terreau dans lequel s'épanouir...
à ce moment là, la voix peut faire écho au silence pour rompre toute négociation avec la troupe des hypocrisies mais aussi calomnie, critique et autres consoeurs...

...

tiens je parle je parle mais je ne le vois plus...j'essaye de le vendre, de lui redorer son blason, ma propre voix a caché sa fuite...le silence est parti en catimini...ma voix s'étouffe, ma voix a honte ...qu'ai-je fais....qu'ai-je fait..je crie mais aucun son ne sort...oh ce n'est pas le silence pour le coup, juste une absence de son...il ne faut pas confondre l'opposé et son contraire...
je me sens bête..peut être devrais-je me taire...être à l'affût tel l'ornithologue à la recherche d'un passereau de passage,...oui c'est ça je vais me taire...pour attirer le silence...lui rendre corps...peut être devrais-je trouver un appeau? un appeau à silence...

...

ne veux-tu pas rompre ce silence...l'Ami

Un jour

Un jour

Un jour je m’en irai
Je ne sais pas mais je m’en irai
Je ne sais où, je m’en irai
C’qui me poussera, je m’en irai

Un jour
Un jour
Un jour
Un jour

Un jour je te fuirai
Trop de mal, je te fuirai
Je ne sais quand, je te fuirai
C’qui est en toi, je te fuirai

Un jour
Un jour
Un jour
Un jour

Un jour je comprendrai
Tout ce temps, je comprendrai
Pourquoi comment je comprendrai
C’qui te touchera, je comprendrai

Un jour
Un jour
Un jour
Un jour

Un jour je finirai
Sur ce chemin, je finirai
Dans ce trou je finirai
C’qui commencera, je finirai

Un jour
Un jour
Un jour
Un jour


Une nuit je me lèverai,
Une nuit

Une nuit je te toucherai
Une dernière fois je te toucherai
Une nuit

Une nuit et puis après
Me pardonneras-tu et puis après
Une nuit

Une nuit et puis après
Le vide, et puis après
Une nuit

Une nuit et puis après
Une nuit et puis après
Une nuit et puis après

Un jour
un jour
un jour
un jour

Mon cœur moqueur...

« Mon cœur moqueur...
...a trompé mon nez !
Mon nez farceur...
...fait rougir mes joues !
Mes joues pommelées ont croqué...
...mes fesses !
Mes fesses furieuses s’sont assises...
...sur mes pieds. . .
Mais là ça l’a pas fait :
J’me suis fait botter les fesses !!! »

lundi 1 juin 2009

A toi

A toi aux yeux brillants de la  lumière céleste
A toi unique magnifique îlot de réceptivité
A toi splendide révélation de l'immortalité
A toi rassurante et lointaine existence
A toi gardienne des étoiles humaines
A toi parole teintée de sages raisons
A toi présence et absence de doute
A toi stigmatisation de l'angoisse
A toi moitié d'un bonheur aperçu
A toi sourire porteur de miracles
A toi douceur de la rosée du soir
A toi rarissime image vertueuse
A toi calme pendant la tempête
A toi embellisement du risque
A toi éclipse de tant de maux
A toi vie mort  mais amour
A toi sensibilité sans cible
A toi disparition soudaine
A toi angé ailé mais libre

A toi tous mes mots

dimanche 24 mai 2009

Birmanie : des monstres dans le paysage - suite

C'est drôle... Juste après mon message du 29 avril, la situation en Birmanie a été évoquée subrepticement dans les médias...
Aucun lien de cause à effet, je vous rassure...
Mais cela semblerait aller à l'encontre de ce que je vous disais : on ne parle pas de ce qui se passe en Birmanie.
Et pourtant, cela ne fait que le confirmer.
L'actualité évoquée était la suivante : les manoeuvres des dictateurs au pouvoir pour continuer à bailloner Aung San Suu Kyi, la principale opposante birmane en détention depuis des années. Cela illustre s'il en était besoin jusqu'où sont capables d'aller ces dictateurs.

On en a parlé, certes... Et c'était important, Ok... Mais on n'en parle plus... C'est bien le drame.
Cette actualité n'a été traitée que comme une information du jour. Aujourd'hui on parle de ça, demain on passe aux parachutes dorés... 

Ce dont la Birmanie aurait besoin, c'est que la pression ne soit jamais relâchée sur ces activités. Et que les actes (économiques) de nos gouvernements soient en cohérence avec ces paroles (politiques)...

samedi 23 mai 2009

mardi 19 mai 2009

Laïla Saïda

Immense trou béant
Le vide t'attire
Tu l'évites et tu tires la manche de cette inconnue
Tu l'invites et des rires s'étouffent lentement

Son assourdissant
Ces percussions tu les connais
Ce sont les battements de cet ailleurs
Cet intérieur pas si loin de ton coeur

Lumière aveuglante
Tu ouvres grand les yeux
Jusqu'à ce que les larmes viennent
Souffrir fait partie de tes expériences quotidiennes

Chaleur étonnante
Tu n'y croyais plus
Ce vide semble s'être comblé à ton insu
D'une lumière musicale qui baigne tes mains nues

dimanche 17 mai 2009

Un mot

Un mot né
En formes et en couleurs
A nous d’en donner le cadre et sa saveur
Un mot…

Un mot qui
Fait son cinéma
Sous le clap des moteurs, ça tourne, excetera
Un mot…

Un mot râle
Pour nous le donner
Malgré sa nature, il est là pour aider
Un mot…

Un mot del
A effacer
Ne pas rester sur une impression trop standardisé
Un mot…

Des mots tifs
A peignes soignés
Laissons à tout à chacun un peu de liberté
Des mots…

Des mots sade
Marquis es-tu là ?
Pluie, nuage, le temps lui, n’y est pas
Des mots…

Des mots biles
Anxiété, nervosité
Existe-il une raison pour tant de contrariété
Des mots…

Un, plusieurs
Enchaînés, isolés, dispersés
Ils s’assemblent, se consument
Ils forment ou détruisent
Ils apaisent ou colérisent
Un, plusieurs
Un mot, des mots…

jeudi 14 mai 2009

Pour le coup

Pour un ami perdu sur une île déserte
Le vent d'ouest souffle des visions d'avenir
Coup d'arrêt aux espoirs déçus du passé

Pour s'envoler vers cet ailleurs plein de doutes
Le coeur et l'âme de l'autre il devra séduire
Coup d'éclat de tendresse pour relier deux mondes

Pour que cet heureux présage se réalise
Le sel et le poivre seront ses alliés
Coup du sort il en fera un plat merveilleux

jeudi 7 mai 2009

L'essence de la vie

Aveugle au monde, il a le coeur lourd
Nul ne voit son mal être de velours

Sourd aux bruits alentours, il crie sa colère
Personne n'entend ses mots en l'air

Muet devant pauvreté et tristesse, il se promène
On ne dit mot lorsque son chien le traîne

Insensible aux vents du changement, il avance
Rien ne le touche depuis cette dernière danse

Dégoûté par ces mots dans sa bouche, il se tait
Pas un quidam pour apprécier ce silence de jais

mercredi 6 mai 2009

lundi 4 mai 2009

Clair de rien

Au loin tel un crime inavoué brille la lune
Mais lui que fait-il
La planche
La tête épineuse se lève et penche
Elle tangue
Sous le coup d'une involontaire armée de pensées
Une lumière sarcasme absolu
Où est-elle
L'hélice salvatrice
La flèche invisible du lendemain
L'inévitable impasse
La belle qui mûrit sans fin sans rien
Au loin tel un désir sans fond brille la lune

jeudi 30 avril 2009

Brève incartade

Brève incartade dans la nudité du visage
De celle qui a perdu sa dignité
Brusque envie de ne pas rester sage
Face à celui qui l'a tant rabaissée

Ce vide qui attire
Ce trop plein qui retient
Où sont passés ces rires
Ces douceurs dans son teint

Recroquevillée, elle ne bouge plus
Mais derrière ses yeux fermés
Se prépare cette promesse ténue
L'espoir incongru de pouvoir être aimée

mercredi 29 avril 2009

Birmanie : Des monstres dans le paysage

Des monstres devenus ordinaires... il y en a quelques uns sur notre petit globe.
Aucun intérêt d'en faire la liste, encore trop longue par ailleurs.

Je voudrais simplement évoquer ici la situation de la Birmanie (dite Myanmar par la junte militaire au pouvoir depuis 1989).
A l'occasion d'un reportage radio, j'ai eu quelques échos des agissements de cette dictature. Stupéfiant...
Pour contrôler la population musulmane minoritaire, la junte a organisé un système permettant de les enfermer dans leurs villages. C'est bien simple, pour se déplacer de village en village, ils doivent payer un droit de passage, pas très élevé pour les villages proches mais qui peut atteindre plus de 1000 $ pour se rendre dans la capitale Rangoon... Et toute contestation amène directement à la case Prison.
Et cette "règle" provoque des situations assez incroyables : des enfants qui ne peuvent pas se rendre à l'école, des familles qui ne peuvent pas assister à des enterrements de proches, des personnes malades qui ne peuvent pas accéder aux soins...
J'ai du mal à croire que les militaires, ou les fonctionnaires, chargés de faire appliquer cette loi ne se rebellent pas de temps en temps... par humanité...
Des dictatures, il y en a quelques unes, c'est vrai... Voici un bel exemple des exactions ordinaires qu'elles peuvent développer. Celle-ci dure depuis bientôt 20 ans. Le seul but des dirigeants est de rester au pouvoir, coûte que coûte, quitte à massacrer son peuple...

Ce billet ne change rien, certes. On pourra le taxer de "bons sentiments"... Soit.
Mais il faut continuer à en parler, pour pouvoir maintenir une pression internationale sur la junte au pouvoir. Un très bon blog sur le sujet : Birmanie mon coeur saigne.

mardi 28 avril 2009

Mot du soir

Mot du soir
Mot bizarre
Qui se faufile au milieu des silences
Qui esquive l'heure des absences

Mot du soir
Mot à boire
Goulûment sans respirer
Tendrement sans oublier

Mot du soir
Mot fermoir
Qui vient clore tes pensées sombres
Qui vient allonger ton ombre

Mot du soir
Mot balançoire
Où d'avant en arrière
Nos pensées s'accélèrent

Avant la... chut...

lundi 27 avril 2009

Moutons



"Comportez-vous en moutons et vous finirez en côtelettes"

Marc Légasse

dimanche 26 avril 2009

Dire

Dire l'indicible, est-cela mon rôle ?
Et pour atteindre cette cible, dois-je être drôle ?
Ou tout juste être sensible dans l'instant que je frôle ?

Dire sans maudire, en voilà un défi
Dire sans mots dire, c'est cela qui mystifie
Ceux qui cherchent la rime
Ou se mirent quelques pensées intimes

Quand je cherche à incarner une trêve
Je touche du doigt un bout de mes rêves
Un de ceux qui tournent dans ma tête avide
Peut-être celui qui m'amène à m'approcher du vide

Dire D I R E
C'est bien ça qui peut me plaire
Et ce qui m'a déci
Il faut que je mette les points sur les I
C'est d'entendre ce petit air
Ces mots lancés qui marchent sur des œufs

D comme dessiner
Dessiner une vie de rime
Ou c'est bien souvent celui qui mime
Qui commet le premier crime
Celui de descendre au fond de l'abîme

D comme donner
Donner du temps donner de soi
Donner tout le temps pour être soi
Un tant soi peu donner l'émoi
Et recevoir le toi du moi

I comme initier
Initier un mouvement imperceptible
A la fois diffus et droit dans la cible
Un échange souvent inaccessible
Parfois même à la limite du dicible

I comme Histoire
Histoire de dire histoire d'en rire
Histoire de vies qui doivent mûrir
Grandir fleurir ou attendrir
Et qui parfois peuvent finir

R comme ranimer
Ranimer la flamme des troubadours
Qui n'étaient jamais à court
Pour raconter l'histoire du jour
Sur les chemins de bourg en bourg

R comme rimer
Simple écho pour amuser
Les oreilles prêtes à s'user
Ou miroir déformant pour camoufler
Un mot discret dans un reflet

E comme Œuvrer
Œuvrer pour un monde attentif
Qui face au mal reste actif
Pour que personne ne soit captif
D'un futur fugitif

E comme eux
Tous ceux qui restent muets
A l'heure du thé comme du muguet
Qui dans la vie ont galéré et qui parfois sont à l'arrêt
Pour ceux-là une pensée

En un mot
Dire


Quelques mots à vous dire...

Dire quelque mots

démo à la mode, des mots démodés,
des mots tordus, des mots de trop,
des mots d'amour, des maux d'amour,
des mots aimés, des maudits,
des mal dits, des mots tusse,
des mots qui fâchent, des mots qui tachent,
des mots lire, des mots construits,

utiles ou inutiles (de préférence),
à tous ou à personne,
à elle comme à lui,
à mes enfants, à mes parents,
à ma voisine et à mon chat,
à tue-coeur ou à contre-tête,
sincèrement objectifs ou subjectivement feints,

Voici le but de ce nouvel espace mot-du-lable...